Si vous entendez votre enfant respirer fort, s’il ronfle, s’il transpire beaucoup, il convient de s’interroger sur la qualité de son sommeil.

Le sommeil fait partie des besoins fondamentaux au même titre que respirer, manger et boire. 50% de la vie de votre enfant est consacrée au sommeil. Pendant cette période, son cerveau reste très actif.

Comment fonctionne le sommeil ?

Au cours de la nuit, à chaque phase du sommeil : la température, la respiration, les activités cérébrales, cardiaques et musculaires ainsi que la production d’hormones varient.

Chaque nuit, le sommeil se compose de 6 à 8 cycles. Chaque cycle se divise en 3 phases :

  1. Le sommeil lent composé de
    Du Sommeil lent léger
    Du Sommeil lent profond
  2. Le sommeil paradoxal (Rapid Eye Movement ou REM)
  3. Le réveil ou micro-éveil

Ces trois phases constituent un cycle de sommeil. Il dure 60 à 90 minutes chez l’enfant.

Les cycles de sommeil

Les cycles de sommeil ne sont pas tous équivalents.
La première moitié du sommeil est particulièrement riche en sommeil lent profond. La deuxième moitié du sommeil est particulièrement riche en sommeil lent léger et en sommeil paradoxal.
Le sommeil profond est un moment essentiel pour l’attention et la concentration, la mémorisation des connaissances et des souvenirs, la sécrétion d’hormones qui favorisent la croissance, la cicatrisation, le système immunitaire.
Le sommeil paradoxal contribue à la mémorisation des compétences motrices (par exemple l’apprentissage du vélo, un instrument de musique), stimule la créativité et régule l’humeur dans l’équilibre psychique et émotionnel.

Le manque chronique de sommeil

Le manque chronique de sommeil est le plus souvent un temps de sommeil réduit (coucher trop tardif par rapport à l’heure programmée du lever) mais il peut aussi être de mauvaise qualité (ronflements, apnées du sommeil, mouvements périodiques de jambes, épilepsie nocturne).
Le manque de sommeil ou le mauvais sommeil impacte donc la qualité de vie de nos enfants.
On observe :

  • Troubles de l’humeur : irritabilité, anxiété, fatigue, dépression
  • Troubles du comportement : agressivité, impulsivité, hyperactivité ou manque d’entrain (apathie)
  • Troubles cognitifs : troubles attentionnels, difficultés de planification
  • Troubles de vigilance : endormissement en classe, durant les devoirs
  • Aggravation des pathologies chroniques : augmentation de fréquence des crises d’asthme, des crises de migraine, déstabilisation de l’équilibre glycémique, majoration des difficultés scolaires des enfants « dys » et des TDAH (Troubles d’attention et hyperactivité )
  • Surpoids et syndrome métabolique

En présence de l’un ou de plusieurs de ces symptômes, il est recommandé de consulter un médecin : ORL, pneumologue, pédiatre, généraliste.

Pourquoi mon enfant fait-il des pauses respiratoires nocturnes?

L’apnée du sommeil – aussi appelée le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) – se caractérise par des blocages d’air (apnées) ou de réductions de la respiration (hypopnées) durant le sommeil.
Ces blocages respiratoires durent plusieurs secondes. Ils se produisent au moins 1 fois par heure de sommeil et peuvent se répéter plusieurs fois par nuit.
Pendant le sommeil, tous les muscles du corps, la langue et les muscles de la gorge en particulier, se détendent.
La langue et la mâchoire reculent, réduisant ainsi les voies respiratoires. La langue bloque alors le passage de l’air.

De la même manière, si l’enfant présente des amygdales ou des végétations volumineuses, un frein de langue trop court ou des allergies, les voies aériennes supérieures seront encore plus réduites.
Cette réduction ou interruption de la ventilation pendant le sommeil provoque un manque en oxygène dans le corps et le cerveau.
Le taux d’oxygène dans le sang diminue alors considérablement et le cœur doit alors travailler plus afin de compenser ce déséquilibre.
Le cerveau réagit et provoque un réveil pour déclencher une reprise de la respiration. Ces éveils sont de courte durée : on parle de « micro-éveils ».
Ce syndrome est associé à un ronflement nocturne et/ou à une somnolence en journée ou au contraire à une hyperactivité chez l’enfant. C’est la conséquence d’un sommeil très perturbé, saccadé et de mauvaise qualité.

À quoi dois-je faire attention?

Pendant que l’enfant dort, les signes qui doivent alerter sont des ronflements audibles, dont l’intensité peut varier, une respiration bouche ouverte, une transpiration excessive (oreiller mouillé), un sommeil agité, des éveils nocturnes fréquents, des pipis au lit.

Pourquoi consulter aussi l’orthophoniste?

L’orthophoniste pourra proposer une rééducation myofonctionnelle. Ces soins corrigeront les habitudes motrices pathologiques. Ils permettront aussi une tonification des muscles. Les muscles tonifiés permettront de maintenir une ouverture de l’arrière gorge (pharynx) durant le sommeil et favoriseront le passage de l’air. Les soins orthophoniques développeront une respiration nasale, une bonne position linguale et une déglutition fonctionnelle.

Le sommeil est un besoin fondamental de l’enfant. Il lui assure un bon développement physique, cognitif et psychique. Un sommeil de bonne qualité est donc essentiel à son développement et favorise ses apprentissages. Pendant qu’il dort, l’enfant consolide tout ce qu’il a appris durant sa journée, créé ses défenses immunitaires, grandit.
Si vous entendez votre enfant respirer bruyamment lorsqu’il dort, enregistrez ou filmez-le à l’aide de votre smartphone. Vous pourrez montrer ces vidéos au médecin et à l’orthophoniste.