Le bredouillement est un trouble de l’écoulement de la parole, très fréquent mais très peu connu. La vitesse est excessive et les mots semblent être avalés, l’enfant ne regarde pas bien son interlocuteur. 

Ce trouble est parfois assimilé au bégaiement. 

Les mots ne sont pas toujours compréhensibles et l’enfant hésite beaucoup. Si l’enfant ralentit, les mots deviennent compréhensibles. Il n’y a pas de déformations constantes des mots. Ce trouble a une origine neurologique comme le bégaiement.

Le bredouillement concerne environ 10% des enfants. C’est normal en tant que parent d’être un peu déstabilisé et de ne pas trop savoir comment réagir.

Il est parfois associé également à un retard de parole, c’est-à-dire que l’enfant déforme les mots et les dit à toute allure ce qui rend le discours encore moins compréhensible.

Je pensais qu’il bégayait mais en fait c’est du bredouillement ? 

Les accidents de parole sont différents : 

Dans le bégaiement, on entend des accidents de parole avec de la tension que ce soit des répétitions, des prolongations ou des blocages. Dans le bredouillement, les accidents ne sont, en général, pas tendus mais composés de nombreuses hésitations et télescopages. L’enfant avale des syllabes, il dit « crodile » pour « crocodile ».

Vers 7, 8 ans les enfants qui bégaient commencent à avoir peur d’intervenir en classe. Ils bégaient plus en classe que chez eux. C’est le contraire pour les enfants qui bredouillent : eux peuvent se concentrer un peu pour ne pas bredouiller en classe. Par contre, le soir quand ils sont fatigués, ils n’arrivent plus à se concentrer suffisamment pour ne pas bredouiller.

Parfois un enfant parle un peu vite sans trop regarder l’autre. Quand vient l’adolescence, ce même enfant se met à bégayer. Les changements à l’adolescence amènent l’enfant à augmenter son rythme de parole et le trouble de la fluence (écoulement de la parole) augmente ou change de forme.

Que faire si mon enfant bredouille ?

Vous pouvez essayer de l’aider en redisant ce qu’il dit avec vos mots, c’est-à-dire en faisant des hypothèses de compréhension. Essayez de parler vraiment doucement quand vous êtes avec lui en le regardant dans les yeux et en se mettant à sa hauteur. Essayer de cadrer l’échange comme dans le bégaiement en se plaçant au niveau où il peut parler sans bredouiller.

Ne lui demandez pas sans cesse de répéter ou d’articuler, aidez-le plutôt

Le bredouillement peut être très agaçant pour les parents et c’est normal de s’énerver car vous pensez que votre enfant pourrait s’appliquer et ralentir, mais non. Même s’il peut le faire de temps en temps malgré toute sa bonne volonté, il ne peut le faire en permanence.

Ce n’est pas son articulation qui ne va pas : s’il ralentit, il articule bien. C’est plutôt que la vitesse rend le tout un peu mâché.

Si vous demandez sans cesse à votre enfant de répéter, il va perdre confiance en sa possibilité d’être un bon locuteur.

Pourquoi mon enfant n’arrive-t-il pas à ralentir ? 

 Ce qui caractérise ce trouble c’est la non-conscience : votre enfant ne s’entend pas bredouiller. L’auto-écoute et l’autoévaluation sont perturbées. L’enfant ne comprend pas pourquoi on lui reproche quand il parle, de ne pas être clair. Comme dirait la mère d’un patient «  il fait de la bouillie quand il parle». 

Par ailleurs, quand nous parlons, nous pouvons accélérer de façon inconsciente sous le coup du stress par exemple. Ralentir demande une prise de conscience et une attention soutenue. Vous pouvez faire écouter à votre enfant des enregistrements faits sur votre téléphone portable de moments où on le comprend bien et d’autres moments plus difficiles. 

Si le bredouillement ne passe pas, il vaut mieux consulter un orthophoniste car des traitements sont possibles.