Les troubles liés à l’âge :

Le vieillissement de notre corps existe, celui de notre cerveau également.
À l’inverse des yeux ou des oreilles, notre mémoire ne bénéficie pas de dispositifs de compensation pour réguler les difficultés présentes et grandissantes.
Ainsi, lorsque l’on remarque qu’un proche éprouve des difficultés à mémoriser de nouvelles informations, à retrouver ses mots, le médecin traitant lui propose une visite chez le neurologue ou à la « consultation mémoire » de l’hôpital. Pour avoir les meilleures chances de maintenir ses capacités et de ralentir le déclin, une prise en soin précoce est indispensable. Suivant les résultats de ces consultations ; une intervention orthophonique est prescrite, avec un nombre de séances hebdomadaires décidées en fonction des besoins du patient. Cette intervention orthophonique débutera par un bilan, qui déterminera l’importance des difficultés ressenties par le patient.

Quel est l’objectif des séances d’orthophonie ?

Dans le cadre d’une maladie neurodégénérative, ce qui est perdu au niveau de la mémoire ne peut être récupéré. On n’envisage donc pas de guérison mais :

  • Un maintien en entretenant les capacités encore présentes et
  • Une compensation en utilisant les capacités pour limiter les difficultés au quotidien.

L’objectif des séances orthophoniques est de permettre au patient et à ses proches de garder une qualité de vie et une autonomie indispensables au bien-être et à la sociabilisation.

La prise en charge orthophonique est un double accompagnement :

  • Pour le patient : les séances consistent en une mise en place de stratégies de mémorisation. La rééducation orthophonique aide le patient à retrouver les informations nécessaires à son quotidien : les prénoms, les mots de vocabulaire, le repérage dans le temps et dans les lieux qu’il connaît. Les entraînements doivent également être mis en place quotidiennement à la maison, avec vérification de leur efficacité lors des séances.
    La rééducation est dite « écologique » pour être au plus près des besoins de chaque patient en fonction de son mode de vie et de son entourage.
  • Pour la famille : l’accompagnement concerne également le ou les aidants (le conjoint, les enfants, un proche) avec des échanges sur les difficultés au quotidien, les modifications de comportement. L’orthophoniste est là aussi pour trouver des réponses à leurs interrogations. Il va apporter un éclairage sur la maladie en répondant aux questions de l’entourage. Il va pouvoir également donner des ressources pour la famille : les coordonnées des associations locales, proposer une nouvelle consultation chez le neurologue, etc.

Marie-France est suivie depuis son diagnostic de maladie d’Alzheimer.
Elle a coutume de dire en parlant de sa tête :

« Il y en a là-dedans, mais c’est tellement mal rangé ! Venir chez l’orthophoniste me permet d’organiser tout ça  afin d’avoir les idées plus claires : les mots me reviennent plus facilement. Je me sens moins perdue. Je n’ai pas fait appel tout de suite à une orthophoniste parce que je croyais que c’était réservé aux enfants ! Alors que pas du tout ! Les deux séances par semaine et les entraînements à la maison, c’est du sport mais mon cerveau me dit ʺmerciʺ»

L’orthophoniste n’a pas de recette miraculeuse pour endiguer la maladie neurodégénérative. La rééducation ainsi que les entraînements réguliers permettent le ralentissement d’un déclin qui effraie souvent le patient ainsi que son entourage.
Le partenariat aidants/orthophoniste ouvre un espace de parole qui aide à comprendre ce à quoi ils font face pour pouvoir gérer au mieux cette situation et savoir vers qui se tourner pour éviter l’isolement.