Le dépistage à la maternité

2,5 enfants sur 1000 naissent sourds en France, tous degrés de surdité confondus (légère, moyenne, sévère, profonde). Depuis 2012, le dépistage en maternité est systématique.
Les examens réalisés peuvent être : des otoémissions acoustiques automatisées (OEAA) ou des potentiels évoqués acoustiques automatisés (PEAA). Ils sont indolores pour le bébé.
Ces examens sont réalisés à 24h de vie de l’enfant. Si les résultats ne sont pas concluants, ils seront reproposés avant la sortie de la maternité. Si ce deuxième test n’est toujours pas concluant, la famille est dirigée vers un hôpital de référence.
Le dépistage dès la maternité permet une prise en soin des enfants qui présentent une surdité. Ces soins précoces aideront à développer le langage et la communication plus harmonieusement.
Tous les enfants qui présentent une surdité ne sont pas sourds dès leur naissance. Ils peuvent le devenir.

Le dépistage dans la vie quotidienne

Le médecin généraliste ou le pédiatre vérifiera régulièrement l’audition d’un enfant au cours de son suivi. Mais au moindre doute sur l’audition de votre enfant, quel que soit son âge, parlez-en à votre médecin. Les parents sont les premiers observateurs des compétences auditives de leur enfant. Si le langage ne se développe pas ou mal, la visite chez l’ORL est une étape importante. Un enfant qui entend mal ne peut pas développer son langage de façon harmonieuse. Un contrôle de l’audition permettra d’éviter, plus tard, des soins orthophoniques pour rattraper un éventuel retard de langage.

Le dépistage à l’école

À l’école, le médecin scolaire ou de la PMI effectuera des tests de dépistage. Le médecin pourra vous orienter vers un ORL si cela est nécessaire. Le carnet de santé est un outil de liaison entre les différents médecins que chaque enfant sera amené à rencontrer.

Le développement de l’audition

L’audition fonctionne dès la 25ème semaine de gestation in-utero. Le fœtus a déjà des réactions aux bruits forts : il sursaute.
À partir de 3 mois de vie, le bébé réagit à la voix, à la musique. Il peut sursauter ou s’arrêter dans son activité.
À partir de 6 mois, le bébé fait des vocalises. Il s’amuse avec sa voix. Il fait des petits bruits avec sa bouche. Il cherche aussi du regard un bruit produit dans la pièce d’à côté. Il commence à reconnaître des bruits de son quotidien comme celui de la préparation de son biberon ou des pas dans le couloir.
Si les sons qu’il produit ne sont pas mélodieux, si vous entendez de moins en moins la voix de votre bébé, si lorsqu’il a besoin de vous, votre voix ne le rassure pas : c’est peut-être qu’il ne vous entend pas bien. Un bébé qui n’est pas gêné par les bruits environnants et qui dort beaucoup peut signifier qu’il souffre de troubles de l’audition.

Entre 9 et 12 mois, l’enfant peut réagir aux ordres simples et répondre par un geste ou des mimiques. Il commence à s’exprimer en babillant (mamama-tatata). En l’absence de ce babillage, vous pouvez consulter votre médecin généraliste qui vous orientera vers un ORL.
« Pendant la sieste, à la crèche, Jules avait toujours un sommeil imperturbable. Et quand il se réveillait, il ne réagissait pas quand je l’appelais par son prénom. Son babillage était peu diversifié, voire absent. Nous avons prévenu ses parents. » Elodie, éducatrice de jeunes enfants en crèche.

À partir de 12 mois, l’enfant commence à prononcer des mots. Un enfant qui ne dit aucun mot à 18 mois ou qui crie beaucoup sont des signes à surveiller.
À 2 ans, l’enfant peut faire des phrases de deux ou trois mots, poser des questions. À 3 ans, il se fait comprendre de quelqu’un qui ne le connaît pas, son vocabulaire se développe beaucoup. Il dit de nouveaux mots chaque jour.

Il faut être vigilant

À partir de 2 ans il faut être vigilant sur ses demandes et ses comportements : l’augmentation du volume de la musique, la demande de répétition, une mauvaise compréhension des consignes, la compréhension d’un mot pour un autre (gâteau/bateau), l’isolement dans des milieux bruyants (la cour de récréation ou la cantine) ou au contraire un comportement agité.

À 4 ans, des troubles d’articulation rendent l’enfant inintelligible : quelqu’un qui ne ne connaît pas ne comprend pas ce qu’il dit. Cette observation doit vous conduire chez l’ORL. Une surdité, même légère, peut être la cause de ces difficultés d’articulation.
Toutes ces étapes dans le développement de la perception auditive de l’enfant sont des étapes qui peuvent prendre plus ou moins de temps selon les enfants.

Alors, par où commencer ?

Au moindre doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin généraliste ou votre pédiatre. La visite chez un ORL permettra de vérifier l’audition de votre enfant à tout âge. Consulter l’ORL pour vérifier l’audition est un bon réflexe. Vos observations et votre instinct de parent sont essentiels.
L’ORL pourra proposer des PEAA ou un audiogramme. Ces examens permettent de diagnostiquer une perte auditive et d’établir un degré de perte.
Une baisse de l’audition a un impact sur le développement du langage et peut provoquer des troubles du comportement. Selon le type de surdité, le médecin pourra proposer une solution pour que votre enfant entende mieux. 

Et l’orthophoniste ?

L’ORL vous orientera peut-être vers un orthophoniste. Les orthophonistes ont l’habitude de voir des enfants dès leur plus jeune âge, c’est la prise en soin précoce.
Un bilan orthophonique permettra de confirmer ou non la présence de troubles du langage et de la communication. Si c’est le cas, des séances d’orthophonie seront proposées. Le rythme sera défini par l’orthophoniste, en partenariat avec vous.

Le dépistage en maternité permet de diagnostiquer précocement des troubles auditifs. Il permet de proposer une prise en soin adaptée pour le développement du langage. La surdité peut survenir plus tard dans la vie d’un enfant. Les parents sont les premiers observateurs des compétences auditives de leur enfant. Si un signe d’alerte est observé chez un enfant, il est important de prendre rendez-vous chez votre médecin ou votre pédiatre, qui vous orientera chez un ORL.