Le sommeil fait partie de nos besoins primaires au même titre que respirer, manger et boire.

Mais que se passe-t-il dans notre corps quand nous dormons ?

Au cours de la nuit, la température de notre corps, la respiration, les activités du cerveau, du coeur et des muscles ainsi que la production d’hormones varient à chaque phase du sommeil. Chaque nuit, les adultes ont environ 6 à 8 cycles de sommeil.
Chaque cycle se divise en 3 phases :

  1. Le sommeil lent est composé de
    l’endormissement
    du sommeil lent léger
    du sommeil lent profond
  2. Le sommeil paradoxal (Rapid Eye Movement ou REM)
  3. Le réveil ou micro-éveil

Ces trois phases constituent un cycle de sommeil qui dure en moyenne 90 minutes.

De quoi se compose une nuit de sommeil ?

Tous les cycles de sommeil ne sont pas équivalents. La première moitié du sommeil est particulièrement riche en sommeil lent profond.
Le sommeil profond représente un moment clé pour l’attention et la concentration, la mémorisation des connaissances et des souvenirs, la sécrétion d’hormones qui favorisent la croissance, la cicatrisation, le système immunitaire.

La deuxième moitié du sommeil est particulièrement riche en sommeil lent léger et en sommeil paradoxal.
Le sommeil paradoxal contribue à la mémorisation des compétences motrices (par exemple : l’apprentissage d’un sport, d’un instrument de musique), stimule la créativité et régule l’humeur par son rôle essentiel dans l’équilibre psychique et émotionnel.

La manque chronique de sommeil

Le manque chronique de sommeil est le plus souvent quantitatif (coucher trop tardif par rapport à l’heure programmée du lever) mais il peut aussi être qualitatif (ronflements, apnées du sommeil, mouvements périodiques de jambes, insomnie). Le manque de sommeil ou le mauvais sommeil impacte donc la qualité de notre vie.

On citera :

  • Troubles de l’humeur : irritabilité, anxiété, fatigue, dépression
  • Troubles du comportement : agressivité, impulsivité, hyperactivité ou apathie
  • Troubles cognitifs : troubles attentionnels, difficultés de planification, troubles de la mémoire
  • Troubles de vigilance : endormissement au volant, accident de travail
  • Aggravation des pathologies chroniques : augmentation du nombre de crises d’asthme, des crises de migraine, déstabilisation de l’équilibre glycémique (diabète), pathologies cardiovasculaires (l’hypertension artérielle, l’athérosclérose, les troubles du rythme cardiaque, l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque ou encore les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le reflux gastrique (RGO)
  • Surpoids et syndrome métabolique

Quel professionnel consulter ?

En présence de l’un ou de plusieurs de ces symptômes caractéristiques des troubles du sommeil, il est recommandé de consulter un médecin : ORL, pneumologue, neurologue, généraliste, en attirant particulièrement l’attention de celui-ci sur le lien entre les pathologies dont vous souffrez et la mauvaise qualité de votre sommeil.

Qu’est ce que l’apnée du sommeil?

L’apnée du sommeil est aussi appelée le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). Elle se caractérise par des interruptions (apnées) ou de réductions (hypopnées) de la respiration durant le sommeil.

Ces pauses respiratoires durent plusieurs secondes : elles sont anormales. Elles sont aussi fréquentes. Elles se produisent au moins 5 fois par heure de sommeil et se répètent plusieurs fois par nuit, chaque nuit.

Pourquoi je fais ces pauses respiratoires nocturnes ?

Pendant que nous dormons, tous les muscles du corps, la langue et les muscles de la gorge en particulier, se détendent. La langue et la mâchoire reculent. La langue reculée réduit le passage de l’air des voies respiratoires. Cela entraîne d’abord un « syndrome de haute résistance respiratoire » pouvant aller jusqu’aux obstructions répétées – complètes ou partielles – des conduits respiratoires de l’arrière-gorge. Le corps lutte pour respirer mais l’air reste bloqué par la langue.

Si vous présentez des amygdales volumineuses (hypertrophiées), des cornets inflammatoires (situés dans le nez), un frein de langue trop court (frein restrictif) ou des allergies, votre capacité à respirer sera encore plus réduite. Cette réduction ou interruption de la ventilation pendant le sommeil provoque un manque en oxygène.

Le taux d’oxygène dans le sang diminue alors considérablement et le coeur doit alors travailler plus pour compenser ce déséquilibre. Le cerveau réagit et provoque alors un réveil pour déclencher une reprise de la respiration. Ces éveils sont de courte durée : on parle de « micro-éveils ».

Ces micro-éveils associés à un ronflement nocturne et/ou à une somnolence diurne, auront pour conséquence un sommeil très perturbé, saccadé et de mauvaise qualité.

À quoi dois-je faire attention ?

Les signes qui doivent vous alerter sont des ronflements audibles (dont l’intensité peut varier), une respiration bouche ouverte (sensation de bouche sèche au réveil), une transpiration excessive, des auréoles sur l’oreiller, un sommeil agité, des éveils nocturnes fréquents, le besoin d’uriner souvent (nycturie), des sentiments d’étouffements.

Pourquoi est-il si important de respirer par le nez ?

Une bonne respiration (physiologique et fonctionnelle) s’effectue uniquement par le nez. La respiration buccale est réservée à l’effort. L’air que nous inspirons est souvent froid, sec et pollué. La respiration par le nez permet à l’air de s’humidifier au contact des muqueuses. Il va se réchauffer grâce aux cils et se filtrer avec la sécrétion de mucus. Le nez assure un rôle de défense immunitaire.

Inspirer par le nez augmente le taux d’oxygène dans le sang et permet aux sinus de libérer une molécule gazeuse, le monoxyde d’azote (NO). Le monoxyde d’Azote ouvre le volume des bronches (bronchodilatateur), le volume des vaisseaux (vasodilatateur) et c’est également un anti-inflammatoire puissant. Il favorise la circulation du sang vers tous les organes. Le NO joue également un rôle de connecteur entre les cellules nerveuses utilisées dans la mémorisation (neurotransmetteur).

Le nez a donc un rôle essentiel et vital pour notre santé. Malheureusement, chez beaucoup d’enfants et d’adultes, la respiration habituelle, de jour comme de nuit, est buccale. Laisser la bouche constamment entrouverte, c’est se priver de toutes les fonctionnalités nasales.

Pourquoi consulter l’orthophoniste ?

L’orthophoniste pourra proposer une rééducation myofonctionnelle (éducation neuromusculaire). Ces soins corrigent les habitudes motrices pathologiques et permettent, grâce à une tonification des muscles, de maintenir une ouverture de l’arrière gorge (pharynx) durant le sommeil. Cela va favoriser une respiration nasale. Cette rééducation assurera également une bonne position de la langue au repos et lorsqu’on avale (déglutition fonctionnelle).

Le sommeil est un besoin fondamental de l’être humain. Il permet de maintenir de bonnes conditions physique, cognitive et psychique. Un sommeil de bonne qualité est donc essentiel. Pendant que vous dormez, vous consolidez votre mémoire, stimulez vos défenses immunitaires, éliminez les toxines (dont la protéine bêta-amyloïde que l’on retrouve dans les neurones de certaines maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer) reconstituez des stocks énergétiques des cellules musculaires et nerveuses, régulez votre humeur. Il est fondamental de restaurer une respiration nasale, de jour comme de nuit.