Gabin présente un TSLE, anciennement appelé dyslexie/dysorthographie, qui fait partie des Troubles du NeuroDéveloppement (TND). Il connaît des difficultés à l’école et les enseignants ont proposé qu’il bénéficie d’aménagements pédagogiques pour l’aider au mieux. Malgré les premières aides, (suivi de RASED, PPRE), il a besoin d’aides plus spécifiques. Ses parents sont d’accord pour la mise en place d’aides mais ils se sentent un peu perdus face aux possibilités existantes. Difficile de s’y retrouver ! Ils ont besoin de comprendre et faire la différence entre les dispositifs.
Plusieurs programmes en fonction des besoins
Les aménagements sont choisis en fonction du type de trouble et de son importance.
En France, il existe plusieurs dispositifs :
- Le PPRE qui est le Programme Personnalisé de Réussite Educative
- Le PAI qui est le Projet d’Accueil Individualisé
- Le PAP qui est le Plan d’Accompagnement Personnalisé
- Le PPS qui est le Projet Personnalisé de Scolarisation
Il peut être nécessaire de constituer un dossier auprès de la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées) en cas de besoins très spécifiques.
Le PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative)
Il est destiné aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, sans qu’il y ait nécessairement un trouble diagnostiqué. Il peut constituer la première étape avant la mise en place d’autres dispositifs plus ciblés si un diagnostic vient à être posé.
Il s’agit de proposer des objectifs précis pour combler les lacunes et aider l’enfant à atteindre les compétences attendues à un moment donné. Ce programme est purement pédagogique, validé par l’équipe enseignante, l’élève, ses parents. Le PPRE est temporaire et s’adapte à la progression de l’élève. Pour mettre en place cet aménagement, l’enseignant constitue une réunion qui peut être organisée plusieurs fois par an, c’est une équipe éducative. Cette réunion est informelle, elle permet de se mettre d’accord sur la mise en place des aides.
Le PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé)
Il est mis en place pour les élèves présentant des troubles des apprentissages donc des troubles durables. Un enfant présentant un trouble du langage écrit, de la cognition mathématique ou encore de la coordination motrice a donc toutes les chances d’en bénéficier.
L’élève bénéficiera de conditions adaptées pour ses apprentissages, pour qu’il réussisse mieux à l’école. Par exemple, l’élève pourra avoir plus de temps pour finir les interrogations, il pourra utiliser des tables de multiplication imprimées ou faire des dictées à trous. Cela lui est nécessaire parce que le trouble d’apprentissage augmente énormément l’effort intellectuel à fournir. Dans le cas d’une dyslexie, l’enfant ne se charge pas avec ses difficultés de décodage mais peut répondre aux questions qui évaluent la notion étudiée.
Grâce au PAP, les prises en soins extérieures auprès des professionnels de santé sur le temps scolaire sont autorisées et font partie intégrante du dispositif. Le PAP permet également de bénéficier des aménagements aux examens. Ces aménagements permettent d’aider et soutenir les enfants présentant un trouble neurodéveloppemental dans leurs apprentissages et pendant toute leur scolarité et même après, pour le passage du permis de conduire ou dans une reconversion professionnelle.
Le PAP est élaboré par l’enseignant lors d’une réunion avec le médecin scolaire, les paramédicaux qui suivent l’enfant, les parents et l’enfant. C’est l’équipe de suivi de scolarisation (ESS). L’équipe de suivi de scolarité est organisée une fois par an dans le cadre du suivi avec la MDPH. Cette réunion décide des aménagements et repose sur des recommandations médicales via le médecin scolaire et/ou orthophoniques.
L’équipe de suivi de scolarité est organisé une fois par an dans le cadre du suivi avec la MDPH.
Et le dossier MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) ?
Il est essentiel pour obtenir une reconnaissance de handicap et des aides spécifiques. Ces aides peuvent être financières comme l’AEEH (Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé) et/ou pédagogiques, avec l’attribution d’un AESH (Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap).
Il nécessite un diagnostic médical ou paramédical. Dans le cas d’un trouble neurodéveloppemental comme un trouble du langage écrit, le diagnostic sera posé par un orthophoniste. Les documents permettant le diagnostic sont joints au dossier. Ils donnent aussi des informations détaillées sur le développement de l’enfant, son fonctionnement et ses besoins.
La MDPH évalue ensuite la demande et décide des aides, financières et pédagogiques, à accorder. Toutes ces démarches sont longues et prennent du temps. Le dossier à remplir prend plusieurs heures et doit être le plus exhaustif possible. La décision de la MDPH prend au moins 6 mois.
Quand l’enfant peut-il bénéficier du GEVA-sco (Guide d’Évaluation des Besoins de Compensation en Milieu Scolaire) ?
Il s’agit d’un document important, utilisé pour évaluer les besoins d’un enfant en vue de la constitution du dossier MDPH. Il est rempli par un enseignant référent de la MDPH, qui n’est pas l’enseignant de l’enfant. Lors d’une réunion spécifique menée au sein de l’école, l’équipe pluridisciplinaire, composée des enseignants et des intervenants extérieurs, évalue les compétences et besoins de l’enfant présentant un trouble neurodéveloppemental. On propose la mise en place les aménagements pertinents pour favoriser les apprentissages de l’enfant.
Le PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation)
Il concerne les enfants dont le dossier a été traité par la MDPH et qui ont donc un handicap reconnu. Ce handicap peut être un trouble neurodéveloppemental de type trouble spécifique du langage écrit ou de la cognition mathématique. Le PPS peut aussi se mettre en place pour un TSA, un TDA/H.
Le projet est alors défini par l’équipe de la MDPH. Il définit les aménagements scolaires nécessaires ainsi que les suivis médicaux, éducatifs ou paramédicauxs qui aideront l’enfant en difficulté à poursuivre une scolarité la plus adaptée possible.
Cela concerne son orientation scolaire, l’attribution éventuelle d’outils adaptés tel qu’un ordinateur, la pertinence d’un AESH, d’une prise en charge par un SESSAD (Service de Soin Spécial et de Soins à Domicile), d’aménagements pédagogiques et de la scolarité en général.
Comme pour le PAP, le PPS donne droit aux aménagements lors des examens. Mais, en plus, il permet la mise en place de mesures de compensation, comme des outils pédagogiques adaptés au handicap.
Les autres aménagements possibles
Il existe d’autres outils utiles à la bonne scolarité de l’élève, qui sont plus rarement mis en place dans le cadre d’un trouble neurodéveloppemental car moins pertinent. Par exemple, le PAI (Projet d’Accueil Individualisé) est destiné aux enfants présentant un souci de santé qui peut nécessiter des adaptations ou une médication ponctuelle. C’est le cas s’il est asthmatique, présente une allergie particulière, un trouble alimentaire pédiatrique ou une intolérance alimentaire. Il existe d’autres outils utiles à la bonne scolarité de l’élève, qui sont plus rarement mis en place dans le cadre d’un trouble neurodéveloppemental car moins pertinents.
Différents outils pour tous les besoins
Tous les outils existants et le nombre de démarches à réaliser peuvent effrayer bien des parents. Mais il existe des personnes pour les aider à surmonter les tracasseries administratives : les enseignants référents de la MDPH notamment, sont là pour les assister et coordonner les échanges entre personnes intervenant auprès de l’enfant. Tout ceci peut paraître long et fastidieux mais est nécessaire pour proposer une réponse adaptée aux besoins de l’enfant, en lui garantissant le meilleur épanouissement et la meilleure inclusion scolaires possibles.
Ces aménagements pédagogiques permettent d’adapter l’enseignement aux besoins spécifiques de l’enfant qui présente un trouble neurodéveloppemental ou un trouble des apprentissages. Ils varient en fonction de ce trouble, de ses besoins et sont adaptables en fonction de l’évolution de l’enfant.
En France, il existe plusieurs sortes d’aménagements pédagogiques, dépendants du trouble de l’enfant. Ils peuvent être mis en place dès la maternelle et appliqués jusqu’aux études supérieures. Il est aussi possible de bénéficier d’aménagements spécifiques dans la vie professionnelle lorsqu’on présente un trouble neurodéveloppemental, dont un trouble spécifique du langage écrit ou de la cognition mathématique.
Les aménagements et dispositifs proposés sont adaptables et sont régulièrement revus pour tenir compte de la progression de l’enfant.
Dans le cas d’un enfant scolarisé, les dispositifs existants sont essentiels pour lui permettre d’apprendre à son rythme et dans de bonnes conditions. Ils doivent être personnalisés et peuvent être inscrits dans un PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé), un PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative) ou un PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation, via la MDPH).
Ces adaptations sont mises en place en collaboration avec l’équipe pédagogique, en accord avec les parents, l’enfant et, si besoin, les professionnels de santé qui interviennent auprès de lui, dont les orthophonistes.