Qu’est-ce que les parents peuvent faire au quotidien ? Quand faut-il s’inquiéter ? Quand et à qui demander des conseils ou de l’aide ?

Partager les centres d’intérêt de l’enfant

Continuez d’observer ce qui intéresse l’enfant et comment il le manifeste pour partager avec lui des moments de complicité : la sortie au parc, le moment du bain, le temps des repas, le câlin de fin de journée, le temps de découverte des objets de la maison, le temps de jeu avec la poupée et la dinette, les voitures, les animaux de la ferme.
Vous trouvez toujours des occasions pour lui accorder toute votre attention (en laissant de coté le téléphone mobile). Vous faites des expériences ensemble, avec les objets et les situations de la vie quotidienne (pas sur les écrans) : avec les yeux (des formes / des couleurs), avec les oreilles (des bruits / des sons / des mots), le nez et la bouche (des odeurs / des goûts), avec les mains (des matières / des textures).
Vous faites ensemble des manipulations : aligner / empiler / remplir des boites / transvaser / rassembler des objets pareils.
Laissons du temps à l’enfant pour qu’il prenne les devants et fasse participer l’adulte. Les adultes repèrent tous ses essais de communication (les regards, les mimiques, les gestes, les vocalisations, les mots), les accueillent et y répondent.

On peut parler les choses et les actions (sans demander à l’enfant de répéter, il le fera s’il en a envie).

  • Avec une onomatopée ou une vocalisation facile à imiter. « oh ! le chien : oua oua »
  • Avec un mime, un nom pour dire ce que c’est : ouvrir et fermer la bouche pour imiter le poisson.
  • Avec un geste, un verbe pour parler les actions : mettre le doigt sur la bouche « chut » 
  • Avec des petites expressions comme « encore » / « est là » / « pas là » / « où est ? » / « veux / veux pas » ou « aime / aime pas » qui serviront ensuite à construire des phrases.

Imiter l’enfant

Vous imitez déjà naturellement votre enfant et c’est très important. Un enfant imite spontanément les mimiques, les gestes, les mots d’un adulte si celui-ci l’a d’abord imité.

  • Quand l’enfant pointe du doigt un animal, une fleur, un aliment, un objet, on peut pointer aussi en disant son nom et en donnant une information (une seule à la fois) : en pointant le chat – « un chat »  / « miaou miaou » / « c’est un animal » / « il est noir ». Montrer aussi à l’enfant qu’il peut demander quelque chose en regardant l’adulte pour attirer son attention puis en pointant de l’index l’objet qu’il désire.
  • Quand l’enfant exprime un besoin ou un sentiment avec une mimique, on peut imiter la mimique pour montrer qu’on comprend ce qu’il ressent et proposer des mots simples : enfant la bouche ouverte et les yeux écarquillés – adulte : « Tu as peur !» 
  • Quand un enfant vocalise, joue avec sa voix ou les sons, baragouine, on peut imiter la production de l’enfant : enfant : «aaaooo» – parent : «aaaooo». Puis la transformer un peu pour voir si l’enfant reprend la nouvelle forme : enfant : «badabada» – parent «badabada bidibidi». Ou faire comme un petit dialogue même si ce n’est pas avec des phrases : enfant : «mamamapapapaalalola» – adulte «mama, maman est là ; papapapa, papa est parti».
  • Quand l’enfant fait semblant avec un objet, on peut faire comme lui pour lui montrer que ça a du sens : enfant fait semblant de manger avec une cuillère vide – adulte fait aussi semblant de manger avec une cuillère vide puis donne à manger à la poupée ou prend dans l’assiette avant de porter la cuillère devant la bouche. Et l’enrichir avec une mimique, une onomatopée, un mot : enfant fait semblant de bercer la poupée – adulte fait semblant de bercer la poupée en faisant « chuuut ».

Adapter le langage

Un enfant comprend mieux le langage qu’on lui adresse si celui-ci est adapté. Il peut plus facilement l’imiter et le reprendre dans ses propres paroles. Beaucoup de parents le font naturellement.

Voilà quelques clés du langage :

  • Parler de ce qui se passe ici et maintenant, de ce que l’on voit (en pointant du doigt), de ce que l’on fait (en faisant à deux ou chacun son tour).
  • Se placer face à l’enfant, à sa hauteur, le visage bien éclairé, dans un endroit pas trop bruyant.
  • Ajouter des mimiques et des gestes, cela facilite la compréhension de ce qui est dit. Si l’enfant les imite ou en produit lui même, cela veut dire qu’il met du sens sur les objets, les personnes ou les actions. Cela n’empêche pas la production des mots mais, au contraire, la rend plus facile.
  • Faire des phrases simples, qui respectent la grammaire, courtes, qui donnent une seule information à la fois (en reprenant les mêmes phrases dans les mêmes activités les premiers temps).
  • Employer des mots précis (en reprenant les mêmes mots les premiers temps avant de les diversifier). Accentuer les mots-clés (les mots importants) dans les phrases.
  • Adopter une intonation (la mélodie de la phrase) riche et bien marquée. Ne pas parler trop vite (mais ne pas séparer les mots ou les syllabes d’un même mot).
  • Laisser du temps à l’enfant pour qu’il prenne son tour de parole.
  • L’écouter et montrer qu’on est à son écoute (ne pas se servir de son téléphone mobile en même temps). Envoyer un accusé réception à son message (un sourire, un hochement de tête).
  • Reprendre et enrichir ce qu’il dit.

Voici les clés du langage, elles sont simples à utiliser et tous les parents les possèdent.

Quand s’inquiéter ?

Vous pensez ne pas savoir quoi faire ?
Les rubriques de l’Atelier des familles sur ce site vous donnent des informations, des exemples d’activités et des conseils.

Vous vous posez des questions ?
L’enfant ne fait pas beaucoup de progrès malgré ce que vous mettez en place, l’important est d’en parler avec vos proches, la nounou, la puéricultrice, un professionnel de santé.

Vous êtes un peu inquiets ?
Certains enfants font répéter, montent le son de la télé, fixent le visage de l’interlocuteur, sont très peu compréhensibles, font des rhumes et des otites. Faites contrôler ses oreilles et son audition.
D’autres enfants restent dans leur monde, ne regardent pas beaucoup les autres, montrent peu d’intérêt à faire des choses avec quelqu’un : parlez-en au médecin de famille.
D’autres enfants sont très maladroits dans leurs déplacements, leurs mouvements ou leurs gestes. Les mouvements pour articuler manquent de précision et de finesse : parlez-en au médecin de famille.
Quelques uns ne rentrent pas dans le langage.
Dans toutes ces situations, les difficultés de ces enfants nécessitent une consultation chez le médecin qui recommandera des examens complémentaires. Une consultation chez un orthophoniste pour des soins précoces est envisageable dès le plus jeune âge.

Il n’est jamais trop tôt pour interagir et parler avec l’enfant même si lui ne parle pas ou peu. Quel plaisir de communiquer !