Habitudes de succion

La succion apparaît avant la naissance. C’est un réflexe fort. Chez le bébé, c’est d’abord un moyen de s’alimenter. Il deviendra par la suite un moyen pour se rassurer, se consoler, se calmer. Ce besoin est différent selon les bébés.
Cette habitude de succion peut se retrouver à l’adolescence en transférant la succion du pouce, de la tétine ou du doudou sur un autre corps étranger ou partie du corps (ongles, peaux des ongles, cheveux). Cette manie est généralement liée au stress, à l’irritabilité, à l’ennui ou à une intense concentration. Une succion de substitution aura des conséquences sur la disposition des dents et la fermeture de la mâchoire. Cette habitude peut être difficile à arrêter.
La disposition des dents est entretenue par un bon équilibre de la bouche entre les joues, la langue, le palais et les lèvres. L’utilisation fréquente d’un corps étranger va perturber cet équilibre. Il va entraîner une déformation de la mâchoire et du placement des dents. 

La respiration 

Une bonne respiration est une respiration par le nez (nasale). La respiration d’une personne qui a une habitude de succion favorise une respiration par la bouche (buccale). Cette respiration buccale entraîne une posture de langue basse. Comme la langue n’est plus au contact du palais, elle ne participe plus à son développement et sa bonne posture. On observe dans la bouche un palais creux, étroit et une mâchoire trop étroite. La mâchoire n’est pas assez large pour laisser la place à toutes les dents. On observe donc un mauvais placement des dents.

Au repos, la langue doit être au contact du palais. Elle permet ainsi une bonne respiration.
Le travail du nez est important, il permet de réchauffer l’air inspiré. Il sert également de filtre contre les microbes limitant ainsi les pathologies fréquentes, comme les angines, par exemple.
La respiration pendant la nuit est également impactée. Des épisodes d’apnée du sommeil, des ronflements ou respiration forte pourront être la conséquence d’une respiration buccale. Le sommeil est un élément essentiel pour les apprentissages. Les parents devront rester vigilants à la qualité de la respiration de l’adolescent pendant le sommeil.

Comment arrêter ?

Pour réduire son utilisation, il est important que l’adolescent prenne conscience de cette habitude. Plus il en aura conscience, plus il pourra penser à limiter cette habitude. Il pourra essayer de limiter dans un premier temps l’objet mis en bouche associés à des moments précis de la journée (en classe/situation de stress). L’adolescent doit pouvoir être accompagné sereinement par son entourage pour s’en passer au plus vite. L’arrêt rapide limitera les conséquences sur l’alignement dentaire. 

Traiter la respiration buccale

L’ORL vérifiera le volume des végétations adénoidiennes et des amygdales. Il pourra prescrire un traitement préventif s’il y a une obstruction nasale pour dégager les voies respiratoires supérieures. Il va chercher tous les obstacles empêchant l’équilibre de la respiration. 

L’orthodontiste pourra établir un diagnostic à l’aide de moulage, de radios afin d’étudier la déglutition de l’adolescent. Il pourra proposer des appareils pour modifier la taille de la mâchoire et du palais puis aligner les dents. Si la respiration avec la bouche n’est pas traitée, le traitement orthodontique sera plus long, plus difficile et les corrections dentaires seront instables. S’il observe une respiration buccale, il pourra orienter vers un orthophoniste pour démarrer la rééducation de la posture linguale associée ou non au port d’un appareil orthodontique. La respiration nasale aura une influence sur le développement des mâchoires. Il faudra également vérifier que les lèvres se ferment et restent en contact quand la bouche est au repos.

Choisir le moment pour consulter un orthophoniste

Les soins orthophoniques consisteront à placer la langue dans la bonne position au repos et lors de la déglutition, apprendre à respirer avec le nez et muscler toute la sphère oro-faciale. Avant tout, il faudra attendre que l’adolescent n’ait plus rien en bouche avant de consulter un orthophoniste. Cela évitera que la prise en soin s’éternise sans arriver au bout de la rééducation. Il est important pour l’adolescent de voir des résultats pour rester motivé pendant ses séances. Le partenariat entre l’adolescent et l’orthophoniste est essentiel. L’adolescent va devoir poursuivre les efforts pour faire les exercices demandés par l’orthophoniste.

Pour ne pas perdre de temps, l’environnement pourra accompagner l’adolescent pour mettre fin à cette habitude. Il est essentiel pour lui de choisir une période stable pour commencer le sevrage. On pourra commencer à prévoir une temporalité tout en respectant son rythme.