Les repas à la maison :
Quand Basile a eu 5 mois, ses parents ont suivi les conseils du pédiatre et lui ont donné des petites purées et des compotes. Il acceptait tout, les petits pots et les purées maison quand il mangeait à la maison, avec sa mère surtout, dans son assiette verte avec sa petite cuillère rouge. Pour des repas sereins, la famille s’est adaptée spontanément aux rituels de Basile.
Avec sa nounou, ou ses grands-parents, son père parfois aussi, c’était plus difficile… surtout si les couverts changeaient ou si la présentation des aliments était un peu différente de celle que proposait sa maman.
Alors évidemment tout le monde trouvait Basile capricieux et sa mère faisait en sorte d’être là autant que possible pour lui donner son repas et éviter les conflits. La famille s’est adaptée aux contraintes alimentaires de Basile.
Dans ces conditions-là, jusqu’à 2 ans ½ il a continué à manger de nouveaux aliments et ses parents étaient contents. Basile, à 2 ans ½, mangeait comme tout le monde à la maison.
L’école :
Il est entré à l’école maternelle à 3 ans. Actuellement, Basile est scolarisé en moyenne section de maternelle. Il déteste l’imprévu et les changements. Basile aime les rituels du matin quand le maître d’école présente l’emploi du temps de la journée, sous forme de petit train. Toute la journée, il retourne voir ce petit train pour regarder quelles sont les activités à venir et elles n’ont pas intérêt à changer ! Sinon Basile se met très en colère.
Les repas à la cantine :
Les midis à la cantine, ça a tout de suite été très compliqué. Basile mange à la cantine quatre fois par semaine et le personnel municipal dit que c’est l’enfer.
Il a beaucoup de problèmes de comportement pendant le repas à la cantine.
Basile a demandé ses couverts, n’a pas voulu manger des aliments qu’il consommait pourtant régulièrement à la maison. Ses parents ne comprennent pas, à la maison tout va bien.
Par exemple, Basile adore les carottes. Sa maman les lui prépare crues, en rondelles dans son assiette verte avec de la vinaigrette.
Et bien à la cantine, les mêmes carottes râpées, impossible ! Basile disait même que ce n’était sûrement pas des carottes, ce qui énervait les adultes qui s’occupaient de lui !
Il pleurait beaucoup, se bouchait les oreilles, se balançait sur sa chaise.
À la maison par contre, tout se passait très bien si ses parents faisaient tout bien comme d’habitude. L’assiette verte, la cuillère rouge, les aliments séparés, les carottes en rondelles, bref, toutes les petites manies de Basile.
À la cantine, les adultes ont essayé de lui faire goûter à chaque fois un petit peu, pour tester, mais Basile se mettait alors en colère. S’ils insistaient, il pouvait cracher ou jeter les aliments.
Ils ont aussi essayé de négocier ou de cacher la nourriture dans un plat qu’il aimait bien. Mais ça ne marchait pas.
Aujourd’hui les parents de Basile sont obligés de fournir son repas pour la cantine pour ne pas avoir de problème.
Les parents de Basile se posent de plus en plus de questions et se rendent compte que depuis que Basile est né ils ont beaucoup limité leurs sorties sociales en lien avec sa difficulté à s’adapter à différents contextes. Ils se demandent ce qu’ils doivent faire.
Les parents de Basile peuvent prendre rendez-vous avec leur médecin traitant ou le pédiatre. Il pourra les orienter vers une plateforme de coordination des troubles du neurodéveloppement pour faire des bilans complémentaires. Le médecin de cette plateforme travaillera en collaboration avec le pédiatre et organisera des bilans complémentaires qui permettront de mieux comprendre le fonctionnement de Basile et de l’aider au quotidien.
En attendant, les parents peuvent essayer de changer parfois une toute petite chose dans les habitudes de Basile.
Ils peuvent aussi lui montrer toutes les formes que peut prendre un même aliment en faisant la cuisine avec lui par exemple.
Basile peut continuer à manger à la cantine avec son propre repas et ses copains pour voir que les autres mangent et avoir le bon modèle.