Un accident vasculaire cérébral (AVC) se produit lorsqu’ il y a une interruption brutale de la circulation sanguine dans le cerveau. Cela affecte immédiatement son fonctionnement. En temps normal, le sang apporte de l’oxygène et des nutriments au cerveau par les artères du cou (les artères carotides internes et les artères vertébrales), puis il est évacué par les veines cérébrales vers le cœur. Dans l’AVC, une de ces artères du cerveau cesse d’apporter du sang.

• Dans 80% des cas, c’est un AVC ischémique, c’est-à-dire qu’une des artères (parfois une veine) du cerveau se bouche. Généralement, ce «bouchon» est soit un caillot de sang, soit un petit morceau de plaque d’athérome (un «dépôt» de graisses qui se forme à la paroi des artères et en rétrécit le diamètre), qui se détache et est envoyé avec le sang vers le cerveau.
• Dans 20% des cas, c’est un AVC hémorragique : le vaisseau se rompt, avec pour conséquence un saignement. Le sang se diffuse dans le cerveau et fait pression sur les zones cérébrales.

Pourquoi c’est grave ?

Parce que les parties du cerveau qui ne reçoivent plus de sang s’endommagent et finissent par mourir. Or ces zones sont importantes car, ensemble, elles commandent le fonctionnement humain. Elles sont toutes utiles pour que nous puissions parler, écrire, penser, bouger, voir, sentir…
De plus, en cas d’hémorragie sévère ou d’œdème cérébral (gonflement des cellules), le cerveau peut être compressé et notamment chez les jeunes adultes, le risque de décès est important.

Quelques chiffres 

L’AVC est la première cause de handicap acquis chez l’adulte. Il représente l’une des premières causes de décès en France :
• 30 000 décès par an, dont 60% sont des femmes. Bien qu’elles aient des facteurs de risques spécifiques (notamment hormonaux), elles consultent moins vite en cas de symptôme, ce qui augmente le nombre de complications et de séquelles.
• Environ 150 000 nouveaux cas d’AVC par an, soit 1 AVC toutes les 4 minutes.
• Entre 500 et 1 000 enfants sont également touchés chaque année.
• Le quart des AVC concerne des personnes de moins de 65 ans.

De plus en plus d’adultes jeunes sont touchés par l’AVC, même si la moitié des patients ont actuellement plus de 75 ans au moment de l’AVC.

L’AVC est causé par des facteurs multiples :

Ceux sur lesquels on peut agir : le tabac, l’alcool, la sédentarité sont très mauvais pour la santé et notamment pour les vaisseaux sanguins. Toute activité, comme faire du sport ou de la marche par exemple, est bénéfique. De même on conseille de manger équilibré.
Ceux qui sont contrôlables médicalement : l’hypertension artérielle, le diabète, le cholestérol, l’apnée du sommeil en particulier sont des facteurs de risque importants.

Pour limiter ces facteurs de risque et éviter l’AVC, il est possible d’agir à tout âge. Il est en particulier fortement conseillé d’arrêter de fumer et de limiter sa consommation d’alcool, d’augmenter son activité physique, et d’avoir un suivi médical régulier.

Prise en charge

L’AVC est une urgence absolue. En cas de difficulté à parler, à bouger, en cas de paralysie ou de troubles visuels soudains, il faut rapidement contacter les services d’urgences (le 15). Dans beaucoup de grandes villes de France, des unités spécialisées appelées unités neurovasculaires (UNV) accueillent les patients pour une prise en charge rapide et pluridisciplinaire.
Des examens seront proposés (IRM, prise de sang…) et des traitements pourront être administrés si l’arrivée du patient à l’hôpital est suffisamment rapide. On peut en effet, dans certains cas, dissoudre le bouchon qui a causé l’AVC (par une thrombolyse). Des médecins, infirmiers et aides-soignants spécialement formés pourront agir rapidement. De plus, des rééducateurs (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes), et parfois des psychologues interviendront au plus tôt pour identifier les difficultés, prévenir les complications et commencer la rééducation.
Les orthophonistes sont chargées de dépister, évaluer et prendre en charge les difficultés de langage et de communication, de déglutition, ainsi que d’autres difficultés cognitives associées. L’intervention et la rééducation orthophonique sont essentielles pour la vie quotidienne (manger, reprendre des conversations, lire, écrire, retrouver son autonomie…).

Conséquences

Selon la ou les parties du cerveau touchées par l’AVC, les conséquences seront plus ou moins importantes, et sont très variées (motricité, langage, vision…). Parfois les symptômes ne durent pas, mais un bilan rapide et complet reste nécessaire. Il faut savoir d’où vient cet AVC et pouvoir bénéficier des traitements adaptés.
L’AVC demeure la première cause de handicap acquis de l’adulte. Plus d’un million de personnes adultes vivaient avec un antécédent d’AVC au 1er janvier 2023 en France. Dans 60% des cas, les personnes retrouvent leur indépendance, mais les 40% garderont un handicap important. L’AVC multiplie par 5 le risque de démence.
Enfin, l’impact sur l’activité sociale et la vie professionnelle sera d’autant plus importante que les personnes sont jeunes.

L’AVC est très fréquent et constitue une urgence médicale absolue, quel que soit l’âge. La rapidité de la prise en charge est un facteur très important, en cas de doute sur un déficit, appelez le 15.

Pour en savoir plus :
https://www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/santefr-parler-des-avc-en-nouvelle-aquitaine
https://www.franceavc.com/