L’audiométrie tonale
Le patient est installé dans une cabine audiométrique qui est insonorisée. Il va porter un casque ou des inserts (petits embouts posés dans les oreilles) pour entendre des sons purs.
Avec un bébé, le médecin observe ses réactions à l’écoute du son, son comportement (par exemple, s’il arrête de téter, s’il tourne la tête…) : c’est ce qu’on appelle l’audiométrie comportementale.
Avec un enfant un peu plus âgé, le médecin lui propose un jeu. Dès qu’il entend un bruit, il doit faire quelque chose (appuyer sur un bouton, mettre un jeton dans une boîte, empiler des anneaux, tourner la tête vers une boîte qui s’allume…).
Avec un enfant plus grand ou un adulte, l’ORL lui demande de lever la main pour signifier qu’il a entendu le son.
Le médecin obtient alors le seuil de détection du patient, c’est-à-dire le plus petit son qu’il peut percevoir. Il va ensuite le reporter sur un audiogramme.

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Sur cet audiogramme, on observe un axe horizontal entouré en jaune représentant les différentes fréquences (125 Hz à 8000 Hz) et un axe vertical entouré en violet représentant les différentes intensités (de 0 à 120dB HL).
-Une fréquence est exprimée en Hertz (Hz) : les sons graves ont une fréquence basse (le tambour par exemple) alors que les sons aigus ont une fréquence élevée (un oiseau qui chante). L’homme peut entendre entre 20Hz et 20 000 Hz mais seules les fréquences entre 125 et 8000 Hz sont testées lors de cet examen. Les fréquences de la parole sont entre 300Hz et 4000Hz.
-Une intensité est exprimée en décibel (dB). Elle détermine le volume du son, des sons les plus faibles 0 dB aux sons les plus forts 120dB. La voix humaine normale est autour de 60/65dB, la voix chuchotée à 30/35dB, la voix criée peut atteindre 90dB.
En fonction des réponses données par le patient, l’ORL va effectuer des ronds rouges pour les réponses données avec l’oreille droite et des croix bleues pour les réponses données avec l’oreille gauche.
Par exemple, à l’oreille droite, selon le rond rouge dessiné, ce patient a perçu le son à 1000Hz dès 30dB (flèche verte). A l’oreille gauche, selon la croix bleue tracée, à 4000Hz ce patient a entendu le son à 45dB (flèche rose).

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Une fois tous les ronds et les croix dessinées, nous savons quels sons le patient peut entendre et ceux qu’il ne peut pas entendre.
Une audition normale permettra de percevoir tous les sons des différentes fréquences testées entre 0 et 20dB, comme sur cet audiogramme :

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On parle de surdité légère quand les seuils de détection sont compris entre 20 et 39dB, de surdité moyenne quand la perte est entre 40 et 69dB, de surdité sévère entre 70 et 89dB, de surdité profonde entre 90 et 119DB et de cophose quand les seuils sont supérieurs à 120dB.

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Sur cet audiogramme quelques bruits de la vie quotidienne sont reportés et dessinés pour servir de repères : le camion a un bruit grave et fort alors que le tic tac d’une montre est plus aigu et faible. Les différents sons de la langue sont également notés sur ce schéma : le son /s/ va être très aigu comparé au /m/ plus grave.
La conduction osseuse
Lors de cet examen, l’ORL peut aussi tester la conduction osseuse pour tester directement l’oreille interne en contournant l’oreille externe et moyenne. Pour cela, il place un vibrateur osseux sur la mastoïde (os derrière le pavillon de l’oreille) du patient.
Cela permet de différencier une surdité de transmission (problème dans l’oreille externe ou moyenne comme une otite) d’une surdité de perception (atteinte de l’oreille interne ou du nerf auditif).
L’audiométrie vocale
Puis, l’ORL va procéder à l’audiométrie vocale. Pour cela, il va demander au patient de répéter une liste de 10 mots à différentes intensités. Si le patient est trop jeune, il peut aussi lui demander de désigner l’image correspondante au mot entendu.
Puis le score en % va être reporté sur un schéma, à l’intensité mesurée. Sur ce schéma, l’audition est normale, le patient a répété 100% des mots à 30dB.

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Enfin, le médecin ORL va comparer les seuils obtenus à l’audiométrie tonale et les scores obtenus à la vocale. Il y aura toujours 20dB d’écart entre les deux. En effet, l’homme est capable de percevoir des sons à 10 dB mais il aura toujours besoin d’un son plus fort pour percevoir la parole et pouvoir répéter des mots. Quand vous écoutez la radio, si le son est faible, vous saurez que quelqu’un parle mais vous aurez besoin d’augmenter le son pour pouvoir répéter.
Cet examen étant subjectif et dépendant de la participation du patient, l’ORL propose souvent un examen objectif en complément (voir fiche) pour avoir une analyse complète de l’audition du patient.