Mon fils est porteur d’un trouble du spectre autistique. Il a bénéficié de nombreuses prises en soins depuis qu’il est petit.

L’adolescent a été diagnostiqué porteur de TSA pendant sa petite enfance.
Il a bénéficié de rééducations pluridisciplinaires, d’une scolarité adaptée, il est à présent en fin de primaire. Quel va être son avenir scolaire et professionnel ?

Perspectives scolaires après 11 ans

Selon son niveau, différents cursus vont lui être proposés.
Si son âge correspond à peu près à son niveau scolaire, une ULIS collège pourra lui être proposée. Il pourra alors continuer ses apprentissages en cursus aménagé jusqu’en 3e et s’orienter vers un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) ou un bac professionnel grâce à des aménagements par PAI (Projet d’Accueil Individualisé), comme ce qu’il a connu jusqu’à présent en école primaire.

Il pourra ensuite avoir un emploi classique (non adapté) avec une éventuelle adaptation du temps et du mode de travail. Toutes les voies sont envisageables, chaque enfant porteur d’autisme est unique et il est difficile de prévoir son orientation plusieurs années en avance.
Certains adolescents porteurs d’autisme parviennent jusqu’au bac général et s’orientent vers des études supérieures par la suite.

Perspectives professionnalisantes dès 11 ans

Si le niveau scolaire est en décalage avec son âge réel, la scolarité dite « classique » s’arrêtera certainement à la fin du primaire.
Si l’enfant est suivi par un SESSAD ou un IME, la scolarité pourra y être poursuivie jusqu’à ses 14/15 ans environ.
L’ IMPro (institut médico-professionnel) pourra prendre la suite à partir de ses 14 à 20 ans. L’IMPro s’inscrit dans la continuité des IME ou des SESSAD.
Les adolescents y suivent une scolarité et un enseignement professionnalisant. Ils y sont accueillis toute la journée. Ils élaborent un projet professionnel avec leur famille et l’équipe qui les encadrent. Les apprentissages techniques leurs sont transmis dans différents ateliers. Ils se préparent à la vie en autonomie selon leur projet de vie.
À 16 ans, il sera important de demander auprès de la MDPH la reconnaissance en qualité de travailleur handicapé (RQTH).

À partir de 18 ans

Entre 18 et 20 ans, ils entrent dans les ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail). Ce sont des structures où travaillent des adultes en situation de handicap. Dans l’idéal, après un IMPro, les jeunes intègrent un ESAT.
L’ESAT fonctionne comme une petite entreprise, il fabrique des produits, conclut des contrats de sous-traitance ou de prestation de services avec des entreprises locales publiques et privées. Il rémunère les travailleurs handicapés et contribue à leur intégration sociale et professionnelle.
Les travailleurs accomplissent eux-mêmes l’ensemble des tâches de production. Ils sont accompagnés par des moniteurs d’atelier qui veillent à développer les compétences de chacun.
Des formations sont également dispensées aux adultes qui y travaillent, le but de l’ESAT étant de favoriser l’insertion en milieu de travail ordinaire.

Qui peut aider dans ces démarches administratives ?

Les parents pourront solliciter le pédopsychiatre ou psychiatre qui suit leur enfant pour les aider, les conseiller et les orienter vers les bons partenaires.
Si le jeune est suivi en CMP, CMPP, SESSAD ou IME, une assistante sociale y travaille et pourra les assister dans les démarches et pour constituer les dossiers d’admission en IMPro.

L’école leur donnera également son avis quant aux possibilités qui s’offrent à l’adolescent, en fonction de son niveau scolaire.

Doit-il continuer les prises en soins ?

Le jeune a pu être suivi en orthophonie, en psychomotricité, en ergothérapie, voire d’autres suivis paramédicaux.

Ces prises en charge paramédicales visent à l’autonomisation de l’enfant et s’appuyent sur des objectifs thérapeutiques concrets et écologiques, qui correspondent à ses besoins au quotidien.

Elles peuvent s’arrêter à un moment donné, d’un commun accord entre le jeune, le professionnel de santé et les parents, dès lors que toutes les compétences travaillées en prise en charge sont fonctionnelles et que le jeune a acquis une certaine autonomie sur ce plan.
L’arrêt peut être réalisé en douceur en espaçant les séances, pour éviter que cela ne soit brutal et soudain pour le jeune.

Il sera tout à fait possible par la suite de reprendre les suivis, lorsqu’une nouvelle problématique se posera dans le quotidien de l’adolescent/jeune adulte.

Comment préserver la famille et la fratrie ?

La MDPH peut verser des aides aux loisirs, pour que le jeune et sa famille bénéficient de loisirs et vacances adaptées, le budget d’une sortie pouvant être considérablement augmenté si des adaptations sont nécessaires.

Certaines associations proposent des vacances thérapeutiques pour les adolescents mais aussi pour toute la famille. Cela peut consister en une prise en soins du jeune uniquement, mais également à l’accueil de toute la famille, en séjour de répit : colonies de vacances, accueil de la famille en gîte, en mobil home, en croisière, etc.

Pour veiller à l’autonomie du jeune, un accompagnement par un travailleur social est essentiel tout au long de sa vie. Les frères et sœurs deviendront les interlocuteurs privilégiés des professionnels qui travaillent avec lui. La mise sous curatelle permettra d’encadrer les dépenses, l’administratif et le logement.