Certains parents se sentent démunis face aux devoirs scolaires de leur enfant.

«Père d’une fille de 10 ans actuellement en CM2, je l’aide tous les soirs à faire ses devoirs. Elle a de grosses difficultés avec les mathématiques. Quand je dois l’aider à résoudre des problèmes mathématiques, j’ai beaucoup de mal à lui expliquer.
J’ai amené ma fille chez l’orthophoniste pour qu’elle fasse un bilan de cognition mathématique. L’orthophoniste m’a demandé s’il y avait des antécédents familiaux. J’ai toujours eu des difficultés en mathématiques mais je pensais juste que ce n’était pas mon truc. Quand j’ai eu la conclusion du bilan et le diagnostic de dyscalculie, je me suis complètement retrouvé dans la description de ma fille. J’aimerais l’aider mais je me sens incapable. Aujourd’hui, je me rends compte, à travers les devoirs scolaires, à quel point mon niveau est faible. Puis-je consulter moi aussi un orthophoniste pour une probable dyscalculie adulte ? Malgré ma bonne volonté, je ne réussis pas à l’aider à faire ses exercices de mathématiques.»

Que ressent un parent souffrant de dyscalculie ?

De nombreux parents souhaitent aider leurs enfants à faire leurs devoirs. Certains se retrouvent démunis face aux devoirs mathématiques même face à des exercices de mathématiques de niveau primaire. Qu’il s’agisse de calculer ou de résoudre un problème logique, ces parents se sentent impuissants et peinés de ne pas pouvoir aider leur enfant. Leurs faibles compétences les amènent alors à s’interroger et se rappellent que les mathématiques ont toujours été leur point faible.


Les méthodes des professeurs des enfants peuvent être différentes de celles que les parents ont apprises à l’école. Les explications des parents peuvent être confusantes pour les enfants. Expliquer une méthode de calcul automatique peut tomber sous le sens pour quelqu’un mais la transmettre à un enfant peut devenir un exercice périlleux.
Pour les parents qui ne se sentent pas à l’aise avec la transmission, il existe des solutions. L’école est une bonne ressource avec des propositions d’aide aux devoirs pour leur enfant, des projets de tutorat (un élève aide un autre élève) et des cours spécifiques de RASED (Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté.)
Dans son quartier, on peut également se renseigner car certaines mairies proposent des solutions d’aides aux devoirs, de cours particuliers avec des professeurs à la retraite bénévoles ou encore des étudiants. On peut également utiliser des chèques emplois-services pour proposer des cours particuliers à son enfant pour revoir certaines notions vues en classe.
Aider son enfant à faire les devoirs passe parfois par trouver une solution d’aide extérieure.

Les chiffres au quotidien

Dans la vie courante, le nombre est omniprésent : (mots de passe, horaires, recette de cuisine, numéros de téléphone, distances, horloge, prix, promotions, dates, etc). De nombreux domaines sont alors fragilisés : vie professionnelle, familiale, sociale, gestion des tâches quotidiennes et bien-être psychologique et physique.
Ces adultes ont parfois eu un parcours scolaire et/ou professionnel difficile malgré leurs importants efforts pour comprendre les notions mathématiques. Les difficultés sont les mêmes pour tous les parents ayant eu des troubles « dys ». Ces adultes ont pourtant été scolarisés avec régularité. Leur confiance en eux a souvent été altérée. Certains ont le sentiment de se sentir fragile face aux chiffres, aux lettres ou aux mots.

Qu’est-ce que la dyscalculie ?

Les outils cognitifs pour comprendre les maths sont altérés. Ces difficultés se répercutent sur les apprentissages et les rendent plus difficiles. La dyscalculie est donc un trouble des apprentissages des processus mentaux permettant d’accéder à la connaissance mathématique (c’est la cognition mathématique). Ce trouble apparaît durant le développement cognitif d’un enfant et persiste à l’âge adulte.
La cognition mathématique est composée du nombre, de l’arithmétique et du raisonnement. Des difficultés dans l’un ou dans plusieurs de ces domaines peuvent évoquer une dyscalculie. Parmi ces difficultés, on peut retrouver une lenteur, une impossibilité à retenir les petits calculs ou les tables de multiplication, des mauvaises stratégies de calcul, une résolution de problèmes difficile. Eviter les activités liées au nombres peut également révéler un trouble. Pour découvrir un trouble de la cognition mathématique, la moyenne obtenue à des activités mathématiques doit être très inférieure à celle des personnes du même âge. Un trouble intellectuel, neurologique, sensoriel ou moteur doivent être exclus. Des conséquences sont observées sur la scolarité, la vie professionnelle ou la vie quotidienne.

Comment l’orthophoniste peut aider ces adultes ?

Le premier rôle de l’orthophoniste sera de déterminer si les difficultés du parent sont expliquées par une dyscalculie ou pas. Un bilan de la cognition mathématique sera réalisé afin de déterminer s’il y a un trouble, quelle est sa nature et son impact dans la vie de tous les jours (degré de sévérité). Grâce à ce bilan, l’orthophoniste pourra comprendre d’où viennent les difficultés pour ensuite proposer un plan de rééducation personnalisé.
La rééducation permettra de travailler sur les fragilités observées tout en utilisant et en renforçant les points forts identifiés. Lors de la rééducation, l’orthophoniste pourra proposer des mises en situations concrètes. Le projet est de rendre le quotidien plus facile et moins stressant. L’objectif premier sera de se réconcilier avec le nombre et d’enrayer les situations d’évitement du nombre. Durant ce projet de soins, l’adulte va développer des stratégies pour compenser ses difficultés. Selon les difficultés notées, il lui sera proposé de travailler sur le nombre en général (décomposition du système numérique, lecture et écriture de nombre, estimations de quantités, etc), sur les stratégies de calcul ou encore sur la résolution de problèmes quotidiens. À la fin de cette rééducation, un nouveau bilan peut être proposé afin d’évaluer la progression.
Enfin, l’autre objectif du projet thérapeutique sera de rendre l’adulte plus confiant face au nombre grâce aux nouvelles compétences qu’il aura développé.

Que faire en attendant le rendez-vous ?

Les délais d’attente pour un premier bilan orthophonique sont souvent longs. L’adulte pourra commencer certaines activités afin de démarrer une première approche du nombre. Le but est de se confronter au maximum avec le nombre en général afin de commencer à entraîner le raisonnement numérique. Commencer par utiliser les prix pour évaluer le total d’achats ou calculer une remise. Plus on manipule des nombres, plus ce sera facile. Préparer une recette en gérant les quantités. L’idéal est de prendre conscience et se questionner sur son fonctionnement. Comment s’y prendre pour réaliser les petits calculs rencontrés au quotidien mentalement avant de prendre la calculatrice. Toute activité mobilisant le nombre n’en sera que bénéfique.

L’orthophoniste propose une prise en soin adaptée et personnalisée aux adultes rencontrant des difficultés mathématiques. La consultation orthophonique permettra une meilleure compréhension du trouble et un quotidien rendu plus facile grâce aux différentes stratégies développées. La qualité de vie sera améliorée et le parcours professionnel pourra être adapté. Enfin, suite à ce parcours de soins, une reconnaissance officielle de ce handicap pourra permettre une vie professionnelle plus équitable et sereine.