Lire

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À l’école primaire j’apprendrai à lire. Quand je serai prêt(e). À mon rythme. Papa ou maman peut m’y préparer.

Papa ou maman me fait remarquer qu’il y a des choses écrites partout autour de moi. Sur mon tee shirt. Sur les étiquettes des bouteilles ou des boites. Dans la rue, sur les affiches, sur les panneaux, sur les enseignes des magasins. Sur les publicités qui remplissent la boite à lettres. Sur des livres. Sur l’écran de l’ordinateur de la tablette ou de la console (je me mets devant j’ai au moins 3 / 4 ans).

Bien vite je reconnais des mots. Le sigle du Mac Do. Je sais cliquer sur la bonne touche pour Jouer sur les écrans. Ou repérer quand c’est écrit Gagné. Bien sûr, je ne connais pas encore les lettres et je ne sais pas lire. Mais j’ai le sens de l’observation. Je reconnais la longueur du mot. Sa forme globale. Certaines lettres qui ont un dessin particulier. Et surtout on m’a dit que cette écriture là c’est pour tel mot.

C’est bien plus tard, avec ce qu’on m’apprend à l’école, que je saurai lire. Lire, c’est savoir que les dessins des lettres écrivent des sons et des syllabes. Et surtout que toutes ces lettres mises ensemble, que tous ces sons dits en suivant forment de mots. Que ces mots ont un sens. Parce que lire c’est comprendre.

Papa ou maman me prépare à la lecture.

Parce qu’il/elle me parle. Me dit le nom des choses, m’explique ce qui se passe. J’apprends des mots de vocabulaire et des tournures de phrases. Parce que, ce qu’il faut lire, c’est de l’oral qui est écrit. Et si on a un bon langage oral, beaucoup de vocabulaire, on est mieux préparé pour apprendre le langage écrit.

Parce qu’il/elle me montre des images. Dans un catalogue, sur les publicités, sur des livres. Parce que lire c’est bien se servir de ses yeux. Il /elle me montre comment m’y retrouver dans la page : en haut, en bas, à droite, à gauche. Regarder et observer. Remarquer des choses pareilles ou différentes. Les petits détails.

Parce ce qu’il/elle me raconte des histoires. Les histoires des livres, elles sont écrites d’une façon qui n’est pas tout à fait la même que celle qu’on parle tous les jours. Les phrases sont plus longues. Les mots sont un peu plus compliqués. Alors, en écoutant les histoires, je m’habitue à ce langage des livres.

Parce qu’il/elle me montre comment regarder un livre. En tournant les pages dans l’ordre, de la première à la dernière. Comment suivre une ligne des yeux, de la gauche vers la droite. Quand il/elle lit, quelquefois, il/elle suit du doigt les mots. Et j’en reconnais quelques uns qui sont écrits souvent : ‘maman’ / ‘papa’ / ‘ours’ / ‘petit’

Quelquefois, il/elle veut m’apprendre l’alphabet. C’est pas obligé. Quand on lit, on ne dit pas les lettres par leur nom mais par le bruit qu’elles font. Par exemple, pour lire ‘maman’, on n’épelle pas les lettres : ‘ème’ ‘a’ ‘ème’ ‘a’ ‘ène’. On dit leurs sons : [mm] [a] [mm] [an]. Et encore pas séparément, dans des syllabes : [ma] [man].

Surtout, il/elle m’explique à quoi ça sert de savoir lire. Pas seulement pour lire des livres et pour l’école. Mais aussi dans la vie de tous les jours. Lire une recette, un mode d’emploi, une notice, une règle de jeu. Le programme de télé. Les horaires de bus ou de train. Les étiquettes. Les papiers officiels. Les lettres et les mails qu’on reçoit. Et plein d’autres choses encore.

Quelque fois je rencontre des difficultés.

Peut être est-ce que c’est parce que je ne vois pas bien de près ? Le spécialiste des yeux (l’ophtalmologiste) mesurera ma vision et dira si je dois porter des lunettes. Ou que mes deux yeux ne fixent pas le même point et je vois double ? C’est l’orthoptiste qui me prendra en charge.

Peut être est-ce que c’est parce que je n’entends pas finement ? Alors je confonds les sons. Le spécialiste des oreilles (l’ORL) mesurera mon audition.

Peut-être que c’est parce que je ne suis pas encore prêt ? J’ai besoin d’un peu plus de temps.

Peut-être que c’est parce que j’ai besoin de l’aide de l’orthophoniste pour y arriver.