Cuisinière en herbe

Photo by Mathilde Langevin on Unsplash

J’aime beaucoup aider un adulte à faire la cuisine. Plus petite, assise dans ma chaise haute, j’aimais bien être dans la cuisine quand maman préparait le repas. C’est intéressant de regarder et d’aider à la préparation d’un plat. Il y a des bonnes odeurs et des choses à goûter et des tas de mots et d’expressions que maman dit, à apprendre au sujet des aliments et des saveurs.

Quand un enfant cuisine avec son parent, il développe un plus grand intérêt pour les aliments et les saveurs. Il apprend à se nourrir ce qui lui sera utile à l’âge adulte. Il est tenté de goûter au plat s’il participe à sa préparation. En grandissant, il développe son autonomie dans les tâches qu’on lui propose et sa confiance en lui. En épluchant, mélangeant, il devient plus habile avec ses mains et plus adroit dans ses gestes. Il développe sa créativité en garnissant et décorant les assiettes. Moi, j’aime beaucoup faire ça, une tête de clown pour la pizza, une colline avec la purée et une rivière avec la sauce.

Il découvre des notions dont il entendra parler à l’école : la lecture de la recette, peser et mesurer, compter. Il assiste à des transformations : des ingrédients qui se mélangent, qui passent du cru au cuit.

Moi, j’ai découvert qu’on fait des frites avec des pommes de terre et que le poisson en bâtonnets dans mon assiette, c’est un animal avec des nageoires et une queue et aussi des écailles, j’aurais jamais imaginé ça !

Maman me montre des livres de recettes avec des photos et des images pour l’expliquer. Des fois c’est moi qui choisis la recette. C’est vrai que j’aime qu’on fasse des choses que je connais et qui me plaisent.Parfois, c’est maman qui choisit pour faire des nouveaux plats que je ne connais pas et que je vais découvrir.

À partir de la liste des ingrédients et de leurs photos, on regarde si on a tout ce qu’il nous faut, sinon on va les acheter.

Maman a préparé la cuisine, elle a nettoyé le plan de travail ou la table. Elle a sorti les ingrédients et les ustensiles dont on va se servir. Bien sûr, elle choisit ceux que je pourrai utiliser en toute sécurité. D’ailleurs elle me parle des règles de sécurité dans une cuisine et me montre où on peut se bruler ou se couper, sans me faire peur, mais en expliquant les risques avec des mots simples. Elle me montre aussi comment utiliser un éplucheur, une râpe, un couteau quant elle pense que je suis en âge de le faire. Et on se lave les mains avant de commencer.

Elle me lit tout haut la recette. On vérifie la liste des ingrédients et des ustensiles, j’apprends plein de nouveaux mots. Par exemple, je découvre que fraise et framboise, c’est pas pareil même si c’est petit et rouge ou que tasse, bol, et saladier sont des récipients qui n’ont pas la même taille.

Et on se lance, étape par étape, dans la réalisation de la recette. Là aussi, il y a plein de mots et d’expressions à comprendre et à appendre comme : casser les œufs (c’est pas vraiment comme casser un jouet !), mélanger à la cuiller ou au fouet (c’est pas du tout pareil !) Et des manipulations différentes à faire : éplucher, peser, couper, étaler, mélanger, verser, garnir, décorer : que de techniques à expérimenter. Maman me montre et m’explique comment faire, elle m’aide en guidant ma main. Il faut du temps et refaire plein de fois avant d’y arriver.

Si je renverse ou fais un petit dégât, elle m’explique que c’est normal parce que je suis en train d’apprendre. Et bien sûr je l’aide à nettoyer, ça fait partie du boulot du cuisinier.

Avant un an et demi / deux ans, bébé, assis dans sa chaise haute, regarde maman qui cuisine et écoute ce que maman dit quand elle nomme les fruits ou les légumes (ou d’autres aliments) qu’elle utilise mais il peut aussi les sentir ou les tenir en main. Il aime bien aussi imiter maman et faire semblant avec une cuillère en bois et un bol en plastique.

Vers 2 / 3 ans, l’enfant peut avoir la mission de sortir les ingrédients et les ustensiles du placard ou du frigo. De compter les carottes, les fraises ou tout ce qui se compte. De laver les légumes et les fruits, d’effeuiller la salade. De mettre les garnitures sur la pizza ou dans le sandwich.

Vers 3 / 4 ans, l’enfant peut transvaser le contenu d’une tasse (avec du sucre, du lait) dans un autre contenant plus grand. Eplucher les fruits avec une grosse pelure (banane, clémentine ). Ecraser des pommes de terre ou d’autres légumes cuits avec une fourchette ou un pilon. Mélanger…

Entre 4 et 6 ans, l’enfant peut casser un œuf et le battre (il y a longtemps qu’il a envie qu’on le laisse faire). Couper avec un couteau à bout rond des aliments mous : des fruits ou des légumes tendres ou cuits, du fromage mou. Tartiner avec une spatule. Couper des herbes avec des ciseaux à bouts ronds. Presser un citron. Fouetter des ingrédients ensemble. Graisser un plat. Faire des boulettes de purée ou de viande cuite.

À partir de 6 ans, l’enfant peut être invité à préparer son petit déjeuner (ou celui des ses parents) et son goûter. Mesurer et peser les ingrédients. Apprendre à utiliser un couteau toujours sous la surveillance d’un adulte. Utiliser un mélangeur, le four à micro onde avec l’aide d’un adulte. Inventer une recette de salade, de crêpe garnie ou de smoothie. Participer à la vaisselle et au nettoyage de la cuisine.

Chaque enfant développe ses habiletés à son rythme (l’âge indiqué pour les différentes activités n’est donné qu’à titre indicatif).

L’essentiel c’est que parent et enfant y prennent du plaisir. L’important est que l’enfant ait envie de goûter aux plats qu’il a aidé à préparer. Qu’il cultive son goût. On peut l’aider en le guidant : « Est-ce que tu retrouves le goût du basilic dans la salade ? », « Celui de la fraise dans le gâteau ? », «  Est-ce que c’est crémeux, piquant ? », « À quel autre plat ça ressemble ? »