Bouche
La bouche, située sous le nez, est une cavité appelée «cavité buccale» qui communique avec l’estomac par l’œsophage. Elle est fermée par les lèvres en avant. Le palais lui sert de plafond. Elle contient les dents implantées dans les mâchoires et la langue. À l’arrière, le voile du palais peut se relever pour fermer le passage de l’air par le nez. C’est par la bouche et le nez que passe l’air nécessaire aux poumons pour respirer. C’est avec les papilles gustatives qui tapissent la langue qu’on reconnait les goûts (sucré, salé, acide et amer). C’est avec la langue qu’on reconnait les textures (liquide, fluide, mou, croquant).
C’est par la bouche que nous mangeons et buvons : on tête, on suce, on mord, on croque, on mâche, on avale. C’est avec la bouche qu’on parle : on crie, on babille, on dit des mots et des phrases, on communique. La bouche est la meilleure amie du tout petit. C’est grâce à elle qu’il entre en contact avec le monde extérieur et fait ses premières découvertes.
À la naissance, les sensations au niveau de la bouche sont très développées, beaucoup plus que dans d’autres parties du corps.
La bouche est faite pour que l’enfant soit nourri. Le nourrisson sent le lait couler dans sa bouche et calmer sa faim, lui apporter bien être et relâchement dans son corps entier. Il se construit ainsi une première identité corporelle. La bouche permet aussi de produire des cris pour manifester ses ressentis (la faim, la fatigue, les coliques) ou ses intentions (l’envie d’être pris dans les bras par exemple). Les adultes apprennent vite à décoder les cris de leur bébé ! La bouche permet aussi d’exprimer son bien être (« areu », le jasis, le babillage) et plus tard de communiquer avec des mots et des phrases. La aussi, les adultes comprennent vite, donnent des modèles et sont fiers des premières productions. C’est ce qui s’est passé pour moi.
Pendant les six premiers mois, la bouche est un espace d’exercices moteurs et l’enfant apprend à commander tous les éléments mobiles qui la composent. Ouvrir et fermer la bouche en déplaçant la mâchoire du bas (c’est la seule qui bouge, l’autre est fixe). Déplacer la langue vers l’avant et l’arrière, le haut ou le bas, la coller sur le palais, plus tard la déplacer sur les côtés, tâter le palais et les gencives, fermer et pincer les lèvres, les faire vibrer, gonfler les joues.
C’est aussi un espace de sensations. En tétant, en portant les doigts à la bouche, en jouant avec sa langue et ses lèvres, le tout petit fait ses premières expériences : dedans, dehors, en haut, en bas, liquide, solide, mou, dur, ferme, rempli, vide, sonore. Plein de découvertes alors qu’on ne peut pas encore se déplacer ! Papa et maman qui ont été spectateurs de mes premiers essais m’ont imité, encouragé. C’est ce qui m’a donné envie de recommencer encore et encore et de me perfectionner.
Entre la naissance et 18 mois, au moment de la poussée des dents, alors qu’il ne peut pas encore se déplacer pour explorer son environnement, l’enfant porte les objets en bouche (c’est ce que j’ai fait, comme tout le monde), les mordille et les mâchonne. C’est tout à fait normal, cela favorise même son développement. Il faut simplement être attentif à l’hygiène, ranger tous les objets de petite taille (plus petits que le poing de bébé) et mettre hors d’atteinte les produits ménagers et chimiques. En portant en bouche, j’ai commencé à différencier les objets par leur goût, leur matière et leur forme. Je me demandais : « A-t-il une odeur ? », « A-t-il bon goût ou mauvais goût ? », « Est-il dur, est-il mou ? »Cette phase de découverte occupe généralement un enfant de moins de 3 ans pendant 30 minutes au cours de la journée.
Apprivoiser sa bouche, c’est très important. Papa et maman n’hésitaient pas à me faire des petits massages sur le corps et sur le visage au moment de la toilette. Ils m’ont donné des jouets à explorer avec ma bouche. Très vite ils m’ont habitué à la brosse à dents (pour tout petits).
Dès que j’ai su me tenir assis, j’en ai passé du temps à manipuler et tâter des objets et jouets de textures diverses (douces, rugueuses, lisses, avec des picots). À patouiller dans la semoule, le riz, la farine, jouer avec de la pâte à modeler et à utiliser de la peinture au doigt, remplir, vider transvaser de l’eau dans des récipients pendant mon bain.
Un peu plus tard, j’ai participé avec mes frères et sœurs, mes parents et mes grands parents, à des tas de jeux, devant le miroir, en imitation en face à face, sur des photos ou des images, ou à partir d’un loto : chanter des comptines avec des jeux de doigts, imiter des cris d’animaux ou des bruitages, faire des concours de grimaces pour exercer la langue et les lèvres, des jeux de souffle sur un petit morceau d’ouate, une plume ou une balle de ping pong, découvrir les odeurs et les goûts.
Il peut arriver qu’un enfant soit mal à l’aise quand il a quelque chose en bouche. Peut-être qu’il présente une hyper sensibilité ou une hypersensibilité. Qu’il manque de tonus, d’agilité ou de précision pour faire fonctionner sa langue ou ses lèvres. Qu’il mette en bouche de façon exagérée ou plus tardivement qu’habituellement. C’est bien de prendre rendez-vous rapidement chez le médecin ou de prendre conseil auprès d’un spécialiste (un orthophoniste par exemple).